
Artisans, architectes, ingénieurs, scientifiques, amateurs, passionnés … venant de toute la France mais aussi d’Europe (Royaume-Uni, Espagne, Italie) et d’Afrique (Maroc) se sont réunis lors du colloque « Le plâtre en construction – Building with Gypsum» du 26 février au 1er mars 2019 à la Bergerie Nationale de Rambouillet (78).
Lors des conférences, ils ont soulevé différentes thématiques, allant de l’importance du plâtre en construction au besoin de formation de la nouvelle génération aux techniques traditionnelles, en traitant également l’importance de sensibiliser la population à sauvegarder un savoir-faire, le métier de plâtrier.

Sa prise rapide, ses facultés ignifuges et de régulation de l’hygrométrie en font un matériau très utilisé depuis le Moyen-Âge, en particulier dans les régions comportant d’importants gisements de gypse comme entre autres l’Ile-de-France, la Provence, l’Italie du Nord et l’Est de l’Espagne. Le savoir-faire du plâtrier était donc essentiel à la construction et à l’entretien des bâtiments jusqu’au XIXème siècle. Depuis, ce savoir-faire est en déclin constant…
Il s’agit alors de remettre le savoir-faire des artisans du plâtre et du bâti ancien sur le devant de la scène, pour sauver des éléments patrimoniaux mais aussi proposer une solution durable pour les nouveaux enjeux de la construction moderne : le plâtre, en plus d’avoir des facultés d’isolation et de résistance à la traction, est un matériau recyclable presque à l’infini !

L’image du plâtre souffre d’énormément de préjugés, concernant notamment sa « fragilité », sa « friabilité » et le fait qu’il « serait un matériau sale » et « désuet » par rapport aux « nouveaux matériaux ».
Au contraire, il possède des propriétés mécaniques et structurelles exceptionnelles pour la construction, aussi bien au niveau des enduits que des sols, murs et planchers.

Les discussions scientifiques et théoriques ont été complétées par de nombreux ateliers, grâce à l’investissement de plusieurs intervenants, mettant en lumière des recherches et des savoir-faire : fabrication de fours traditionnels et cuisson du gypse, broyage et concassage du plâtre, constructions en plâtre (plancher acier et plâtre, plancher « espagnol », voûtes sarrasines, pans de bois avec du plâtre, staff) et recyclage du plâtre.
Ce mélange entre science et artisanat a conquis le public, constitué de spécialistes, d’industriels mais aussi de professionnels d’autres milieux et même de curieux de passage à la Bergerie.

Différentes traditions se sont associées à une même fin : la cuisson du gypse !
Yvan Lafarge a monté un four médiéval (en bas à gauche), tandis que Joël Tresson a mis en valeur le savoir-faire provençal (en haut à gauche). Philippe Bertone, lui, a présenté un four de l’Atlas marocain (en haut à droite). Enfin, Antonio Meda Martinez, venu spécialement du village d’Albarracín en Espagne, a construit un four à culée traditionnel dans lequel il a cuit du gypse rouge, typique de cette région (en bas à droite).



Ne vous attachez pas trop aux fours car on les détruit immédiatement après cuisson pour pouvoir récupérer le gypse ! © Louise Lagadec, Lucile Lacape
Gypse écrasé, broyé, concassé, tamisé mais plâtre libéré ! © Louise Lagadec, Lucile Lacape
Jean Ducasse-Lapeyrasse et Sarah Vassal, entreprise Siniat, ont proposé des expériences pour démontrer le potentiel de réutilisation du plâtre. Le plâtre, matériau recyclable par excellence ! © Lucile Lacape





Un grand merci à tous les participants qui ont permis 4 jours d’échanges riches et rythmés, des rencontres de passionnés, des perspectives intéressantes, de nouvelles collaborations…. et qui ont fait de ce colloque un évènement unique.

Le Groupement REMPART Ile-de-France accompagne une vingtaine d’associations œuvrant pour la sauvegarde, la restauration et la mise en valeur du patrimoine bâti et paysager sur le territoire francilien. Il les soutient dans la mise en place de leurs projets tout en cherchant à développer et animer leurs réseaux de partenaires. Il les aide dans la mise en place et la gestion de chantiers bénévoles de restauration. Selon une démarche de transmission de connaissance, de savoir-faire, et d’éducation populaire, il organise un ensemble de formations théoriques et techniques sur le patrimoine et son actualité.